Le critique intérieur :
entre énergie et conscience
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Autocritique, syndrome de Stockholm, surmoi, pouvoir des interprétations multiples, pensée critique et cynisme… autant d’attributions qualifient le critique intérieur. Nous le percevons depuis bien longtemps comme une énergie capable de nous rendre malheureux, de nous paralyser, de nous rendre impuissants, de nous empêcher de vivre normalement, de sortir, de parler ou d’exprimer notre créativité.
Afin de bien comprendre ce qu’est le critique intérieur, voici des situations auxquelles nous faisons face au quotidien, mais que nous n’avons jamais pensé être les fruits de notre critique intérieur. Celles-ci s’insèrent dans la vision freudienne des choses, dans laquelle nous sommes avant tout des êtres ambivalents, que nous détestions ou que nous aimions. Si une personne est en mesure de nous satisfaire, nous pensons tout aussi bien qu’il peut nous frustrer. Et, à l’inverse, s’il peut nous frustrer, nous croyons toujours qu’il peut nous satisfaire. Ainsi, une fois que nous sommes frustrés, nous émettons des critiques. De la même manière, nous célébrons lorsque nous éprouvons une satisfaction. Cette ambivalence est devenue importante pour nous, si bien que là où il y a de l’admiration, il y a toujours des protestations ; et, là où il y a de la confiance, des soupçons demeurent.
Certains d’entre nous comparent également le critique intérieur à cette voix interne qui nous guide avant de réaliser telle ou telle chose, donc relative à notre conscience humaine. Mais, sans le savoir, celle-ci peut être la voix de la dernière personne qui nous a critiqués, et qui est restée ancrée dans notre esprit, nous empêchant ainsi d’accomplir la chose. Le critique intérieur cherche ainsi à falsifier ou à prouver une discontinuité avec une idée. Devenant le détenteur de la vérité absolue, il suppose « sa » vérité de façon douteuse et globale, afin de démontrer une incohérence ou une contradiction interne avec lui-même.
Enfin, le critique intérieur est omniscient. Il se comporte comme s’il pouvait prédire l’avenir, en prétendant connaître les conséquences de nos actions. Or, nous savons, dans une partie plus imaginative de nous-mêmes, que la plupart des actions sont équivoques, au nom de notre morale.
"Il vient un temps où l'esprit aime mieux ce qui confirme son savoir que ce qui le contredit. Alors l'instinct conservatif domine, la croissance spirituelle s'arrête."
Gaston Bachelard - Philosophe (1884 - 1962)